Le casino du Havre offre aujourd'hui un parc de 162 machines, soit environ 73 % de sa capacité autorisée JEUX. Le casino n'a toujours pas installé son quota autorisé de machines à sous. La faute
à la crise. Elle a des effets sur les recettes et des répercussions sur les finances de la Ville.
On est loin du compte. Depuis plusieurs mois, le casino du Havre, propriété du groupe Partouche, dispose d'un feu vert du ministère de l'Intérieur - la tutelle en la matière - pour installer un parc de 220 machines à sous. Or, pour l'heure, le compteur est bloqué à 162 unités.
La raison ? La mauvaise passe économique que traversent, globalement, tous les établissements de jeux qui ont enregistré l'an dernier un recul d'activités de 12 % en moyenne. Et le phénomène s'est accentué depuis le début de l'exercice, qui ouvre traditionnellement en novembre… « Nous sommes sur une baisse de l'ordre de 20 % par rapport à novembre et décembre 2007 qui avaient été de très bons mois. A partir de janvier 2008, il y a eu l'interdiction de fumer et, même si nous l'avions anticipé, cela a eu des conséquences », souligne Stanislas Varella, le directeur responsable du casino havrais.
A plus de vingt mille euros l'unité, les cinquante-deux machines aujourd'hui autorisées, mais non installées dans le parc de l'établissement havrais, attendront des jours meilleurs. « Néanmoins, poursuit Stanislas Varella, notre objectif est de pouvoir les mettre en place d'ici la fin de cette année ».
Attirant jusqu'à 700 personnes en semaine et de 1000 à 1500 le week-end, le casino fait face à un autre phénomène que Stanislas Varella résume ainsi : « La clientèle s'essouffle plus vite ». « Les fins de mois arrivent bien plus tôt qu'auparavant. Dès le 15 du mois, on sent qu'il y a un ralentissement dans les mises », souligne le directeur. En filigrane, ce sont les machines à un centime d'euro qui attirent les joueurs.
Le Havre gagne des places malgré tout
Malgré le ralentissement, le casino continue de progresser dans le classement français. Pour l'exercice 2007-2008, l'établissement havrais se classe à la 37e place en France. Sur l'exercice précédent (2006-2007), il se situait sur la 49e marche avec un produit brut des jeux (PBJ), généré à hauteur de 92 % par les machines à sous, de plus de 18,8 millions d'euros.
L'an dernier, ce PBJ fut moins élevé. Pour preuve, la ville du Havre, qui prélève chaque année 15 % de ce montant, a inscrit une recette de 3 millions d'euros dans son budget 2009, en recul de plus de 23 % par rapport à 2008. Et, de son côté, la direction du casino vient de solliciter le ministère des Finances pour obtenir un abattement fiscal lié à son investissement financier (1,44 million d'euros) dans l'organisation de la biennale d'art contemporain, l'été passé. La Ville a donné son feu vert. Il conditionne celui de Bercy.
STEPHANE SIRET Paris Normandie