La vente de billets de loterie peut rapporter un bonus aux préposés aux guichets suisses
«Bonjour Monsieur! Voudriez-vous tenter votre chance à la loterie?» Office de poste de Saint-François, Lausanne, hier à 8 h 10. Cravaté, bonne présentation, le préposé au guichet B fait montre d'un zèle répétitif. A chaque client, avant même la transaction postale, la même proposition: «Un billet de loterie, Madame?» Ses collègues, tout aussi affables, en font moins côté vente de breloques et autres billets à gratter. Aucune incitation au jeu de leur part.
Un commerce ordinaire
Plus courante qu'il n'y paraît, cette invite à tenter sa chance n'aurait rien d'extraordinaire: «Nos PostShops fonctionnent comme des commerces, explique Laurent Widmer, porte-parole de La Poste. Nos bureaux de poste ont des objectifs de vente et leurs responsables cherchent à les atteindre.» Oui, mais tout de même, un billet de loterie n'est pas une vignette autoroutière ou un chocolat. «C'est un produit comme un autre», rétorque Laurent Widmer.
Les employés touchent-ils un pourcentage sur la vente de billets de loterie? «Non, pas de pourcentage. Nos employés ont une rémunération fixe. Mais si leurs ventes sont bonnes, disons que cela peut se traduire par un salaire au mérite.» Y aurait-il toutefois un mot d'ordre, passé à tous les employés pour les inciter à vendre plus, toujours plus? La réponse de La Poste est «non». «Certains clients se demandent pourquoi on leur propose de jouer, reconnaît Laurent Widmer. Ils n'ont qu'à dire non!»
La Loterie Romande (LoRo) aurait-elle susurré à l'oreille du Géant jaune quelques conseils de vente? La LoRo admet volontiers que La Poste est «un grand compte». «Mais, précise José Bessard, directeur de la communication, c'est un client comme un autre et nous ne lui avons jamais donné de directives sur la manière de vendre nos produits.»
Source 24heures.ch 20 mars 2007
