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Prise en charge psychologique pour les joueurs

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Prise en charge psychologique pour les joueurs

Une vaste enquête de l'Inserm met en avant la nécessité de traiter cette pathologie.

Loin d'être nouveau Le Joueur de Dostoïevski date du XIXe siècle , le phénomène de l'addiction aux jeux de hasard et d'argent est en passe de devenir une préoccupation des pouvoirs publics. Une vaste expertise collective, diligentée par la Direction générale de la santé, montre en effet que ce ­problème ne peut plus être ignoré. Coordonnée par l'Inserm, ­cette enquête pluridisciplinaire, associant des historiens, socio­logues et psychiatres, a analysé 1 250 articles sur le sujet et auditionné huit personnalités. Ainsi cette pathologie vient de faire son entrée dans le plan de prise en charge et de prévention des addictions (2007-2011) du ministère de la Santé, adopté le 8 juillet dernier, qui reconnaît la nécessité d'un traitement spécifique.

«Cette addiction n'est pas nouvelle, mais on en parle davantage. Longtemps, le problème a été tu, à la différence de ce qui se passe dans les autres pays occidentaux. Aujourd'hui, les intéressés n'hésitent plus à demander de l'aide», explique le professeur Jean-Luc Vénisse, directeur du pôle universitaire d'addictologie et de psychiatrie du CHU de Nantes. Au même titre que les autres addictions, qu'il s'agisse de l'alcool ou de la drogue, les patients atteints de dépendance au jeu sont de plus en plus souvent traités dans des services spécialisés.

On les y aide à prendre conscience du problème il existe souvent un déni de leur part , à identifier les problèmes de comorbidité associés à ce symptôme : troubles de l'humeur, anxiété, troubles de la personnalité, ou encore à travailler sur les distorsions cognitives (par exemple l'illusion, courante chez ces personnes, de contrôler le hasard). Les joueurs pathologiques pris en charge sont par ailleurs aidés à prévenir les risques de rechute et parfois entourés par des assistantes sociales, pour le montage de dossiers de surendettement ou la mise en place de mesures de curatelle. «10 % seulement d'entre eux se font aider, mais un sur deux s'en sort, soit par abstinence totale, soit par reprise du contrôle sur ses pratiques», explique le Pr Jean-Luc Vénisse.

Manque de données épidémiologiques

Reste la question des nouvelles formes de jeux (jeux vidéo et jeux d'argent sur Internet), qui «suscitent de sérieuses interrogations». Les experts de l'Inserm préconisent que soit mis en place par les éditeurs de jeu d'argent sur Internet un contrôle des joueurs (vérification de l'âge, seuil limite de crédit, information sur les centres d'aide…). Plus généralement, le rapport insiste sur «la nécessité d'une autorité unique de régulation».

Le centre de référence du jeu excessif du CHU de Nantes, dirigé parle Pr Jean-Luc Vénisse, qui a ouvert ses portes en début d'année, a vocation à devenir un lieu de formation et de recherche sur le sujet.

Car la prévalence de ce problème comportemental, qui toucherait entre 1 % et 2 % de la population française (soit entre 400 000 et 800 000 personnes), si on se fie aux données des pays étrangers, n'a jamais été véritablement quantifiée dans l'Hexagone.

«Le sujet n'est pas suffisamment documenté en France», regrette Julien Emmanuelli, délégué de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT). Aussi la MILDT vient-elle d'annoncer qu'elle va confier à l'Observatoire français des toxicomanies (OFDT) le soin de réunir des données plus fines sur cette forme d'addiction.

Et «comme le phénomène ne dépasse pas ­quelques pour cent de la popu­lation, poursuit Julien Emmanuelli, il faut, pour réaliser un travail sérieux, travailler sur un échantillon important d'au moins 10 000 personnes, ce qui prendra du temps, peut-être plusieurs années».

source le 23 juillet 2008 www.lefigaro.fr
Caroline de Malet


   
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