375 000 euros subtilisés au casino Le Pharaon par un « faux convoyeur »
Lyon. Un homme, a priori déguisé en convoyeur, a réussi à faire main basse sur la recette déposée dans une chambre forte, avec de fausses clés et un sacré culot
Un convoyeur de fonds sans arme ni violence. Il y a du Toni Musulin dans cette affaire, toutes proportions gardées.
Mardi, un homme aux apparences de convoyeur a subtilisé une forte somme d’argent en passant dans une salle sécurisée attenante au casino Pharaon.
Aux environs de midi, vêtu de l’uniforme marron affublé du logo Prosegur, l’individu contourne par la droite l’enceinte du casino Le Pharon. Il dirige ses pas vers le local exclusivement réservé aux transporteurs qui ont en charge de récupérer les recettes de l’établissement, situé à la Cité internationale (Lyon 6 e).
Muni a priori d’une fausse clé, il accède au coffre, s’empare de l’argent qui s’y trouve en le déposant dans un sac. Puis l’homme, probablement porteur d’une perruque, s’en va à pied, ni vu, ni connu, en direction du parc de la Tête d’Or. Il disparaît ainsi en emportant avec lui la somme de 375 000 euros, selon une source judiciaire. Vrai convoyeur qui se transforme en voleur ? Ou l’inverse ? La deuxième hypothèse semble pour l’heure privilégiée.
Si le scénario incroyable de mardi s’est déroulé avec une déconcertante facilité, il révèle néanmoins le degré de préparation de l’auteur. Clés, tenue vestimentaire, aucun obstacle au moment d’agir, absence de vidéosurveillance… Rien ne semble avoir été laissé au hasard.
Comment s’est-il procuré le sésame qui le conduirait jusqu’au coffre ? « On va tout de suite dire que ce sont les convoyeurs. On est toujours accusés », dit une source syndicale de Prosegur un peu lasse, avant de préciser que la société n’est pas la seule à détenir les clés. Un double est toujours en possession du client. Au stade de l’enquête confiée à la Brigade criminelle et de répression du banditisme de la PJ de Lyon, le vol sans effraction et sans arme de ce solitaire pose davantage de questions qu’il n’apporte de réponses.
Après avoir subi le 4 avril 2010, l’assaut d’un commando qui avait dérobé à l’intérieur quelque 30 000 euros, l’établissement de jeux a été ainsi une fois de plus l’objet de convoitises. Mais cette fois-ci, il n’y aura pas de préjudices. L’argent dérobé « était sous la responsabilité de la société de transports », assure un cadre du Pharaon, pour signifier que l’établissement n’enregistrera pas de pertes. Le casino dispose, en effet, d’un coffre tirelire. D’un côté, les employés déposent les recettes depuis leur établissement. Celles-ci basculent dans le local réservé aux convoyeurs. Aucun membre du casino n’y a accès. Une fois dans ce lieu, le devenir de cet argent est entre les mains de la société Prosegur.
Dans cette affaire, un mystérieux visiteur a donc réussi à court-circuiter le système. Un coup très rare. Selon une source professionnelle, un cas similaire se serait produit cette année au préjudice d’une banque.