Le casino de Chaudfontaine a décidé, jeudi soir, de licencier neuf de ses croupiers. C'est plus de la moitié du personnel de salle. Cet établissement dépend du groupe français Partouche. Ce n'est pas la première fois que l'industrie du jeu montre les signes d'une crise grave et profonde. Mais la brutalité de l'annonce a particulièrement indigné les travailleurs des casinos en Belgique.
Ce sont les plus vieux croupiers, ou du moins les plus anciens, parfois employés depuis plus de trente ans par le casino de Chaudfontaine, qui ont été remerciés, ce jeudi soir. Neuf sur dix-neuf. Tous en service dans la salle des tables de jeu de cartes et des roulettes. Aucun aux machines à sous.
La cause de cette restructuration, c'est la crise économique, l'évolution sociologique, la mutation technologique. Historiquement, ce sont les pourboires des clients qui ont toujours constitué l'essentiel des revenus de ces travailleurs. Mais voilà, les clients se font rares; les pourboires se font pingres; les syndicats ont négocié un salaire minimal, que les entreprises affirment ne plus pouvoir assumer.
Le casino de Chaudfontaine appartient au groupe Partouche, qui, curieusement, vient juste de sortir d'une procédure judiciaire de sauvegarde qui a duré un an, mais qui affirme connaître d'énormes problèmes de trésorerie au point de vouloir payer les préavis mensuellement, les étaler donc sur plusieurs années. Ce qui n'est pas légal. Les délégués du personnel ont officiellement demandé l'intervention d'un conciliateur social.
Source : rtbf.be/Michel Gretry