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accès limité aux casinos en Estonie

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accès limité aux casinos en Estonie

Après des années très libérales, le gouvernement estonien veut faire adopter une loi durcissant l'accès aux casinos afin d'enrayer l'augmentation inquiétante du nombre de victimes d'addiction au jeu. "Personnellement, je serais ravi de fermer tous les casinos estoniens", avait déclaré en 2007 Ivari Padar, le ministre estonien des finances, dans la presse.

Tallinn, la capitale de ce pays de 1,4 million d'habitants, dont la vieille ville est aujourd'hui, à force de rénovations, l'un des lieux d'Europe de l'Est les plus courus, est aussi devenue en quelques années un rendez-vous incontournable des jeux de casino en Europe. La capitale est classée en 2007 par le magazine Bluff Europe troisième destination du continent, notamment grâce à la législation très souple du pays. Les Scandinaves, grands joueurs de poker freinés par les lois restrictives de leurs pays, ont ainsi pris d'assaut l'Estonie.

CAVES D'IMMEUBLES

L'histoire des jeux de hasard a suivi le développement économique de cette petite République, à l'image d'Armin Karu, président d'Olympic Casino, société estonienne qui a ouvert des casinos dans toute l'Europe orientale mais dont les bénéfices fondent aujourd'hui au rythme de la récession. Après des années d'ultra-libéralisme, l'Estonie est en effet frappée par la crise. Et les joueurs du pays, qui ont dépensé largement lors des années de croissance à deux chiffres, s'endettent.

Derrière les casinos aux machines rutilantes de la vieille ville où se pressent les touristes européens, une réalité plus sombre s'est développée dans les banlieues et les petites villes de province. De sinistres salles de jeu y emplissent les caves d'immeubles.

Dix-huit compagnies privées gèrent actuellement 160 casinos dans le pays et un parc d'environ 4 800 machines. Entre 2004 et 2006, le nombre de joueurs pathologiques est passé de 2,4 % à 3,4 % de la population adulte, soit environ 45 000 personnes. Et 40 000 autres seraient dans la zone à risque. "Bien plus que dans les autres pays", affirme-t-on au ministère des affaires sociales. D'où la nécessité d'une nouvelle loi.

Celle-ci, qui devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2009, obligera les joueurs à s'enregistrer à l'entrée des casinos, introduira le principe des listes d'auto-exclusion des salles de jeu, pour ceux qui souhaitent s'interdire l'entrée aux établissements, et contraindra dans les deux ans les casinos à avoir un parc minimum de quarante machines à sous et un capital au moins sept fois supérieur à celui nécessaire aujourd'hui. "Le but est de favoriser les grandes compagnies afin de sortir les machines des caves des immeubles et de les regrouper. Le but est qu'elles soient moins réparties et moins accessibles sur l'ensemble du territoire", explique Sören Meius, une responsable du ministère des finances.

Comme d'autres, la municipalité d'Haapsalu avait déjà refusé en 2007 deux casinos dans son centre-ville. A Tallinn, de plus en plus d'habitants se plaignent de la facilité avec laquelle les compagnies obtiennent des licences. La tendance pourrait maintenant s'inverser. Au moins un tiers des casinos devrait ainsi disparaître avec la nouvelle loi. Ce qui ne veut pas dire que le nombre de machines diminuera.

Olivier Truc source le 2/9/2008
http://www.lemonde.fr/


   
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