Colloque sur les jeux d'argent annulé au Sénat
Un important colloque parlementaire sur les jeux d'argent en ligne (le « gambling ») devait se dérouler au Palais du Luxembourg le 29 mars 2007, "pour une adaptation du modèle français des jeux de hasard et d'argent".
Suivant de près le second rapport du sénateur François Trucy sur les jeux de hasard (Trucy II ), il devait réunir les principaux acteurs et observateurs de l'industrie des jeux : administrations nationales et européennes, opérateurs privés, associations, médecins et sociologues... avec la présence annoncée de Xavier Bertrand (Ministre de la Santé) et de Jean François Copé ( Ministre Délégué au Budget).
Cette manifestation était très attendue, à l'heure ou se reconfigure l'industrie des jeux au niveau national, européen et mondial et au moment où les autorités françaises commencent enfin à s'intéresser (du moins en apparence) aux conséquences des jeux d'argent en ligne (coût social et paupérisation, interdits de jeu, jeu pathologique, jeu des mineurs...).
La Commission Européenne, qui avait adressé à la France en octobre 2006 une « procédure d'infraction » sur sa politique des jeux et ses nombreuses contradictions, aurait été certainement très attentive aux résultats de cette manifestation. D'autant plus qu'une table ronde du colloque s'intéressait à la nécessité de créer "une Haute Autorité de Régulation des jeux" ; une autre à celle de créer "un Observatoire Des Jeux" indépendant, organismes indispensables pour que cesse le conflit d'intérêt entre « l'État croupier » et les opérateurs historiques, en particulier la Française des Jeux.
Alors que les participants préparaient leurs interventions, ce colloque vient soudainement d'être reporté au mois d'octobre 2007. Il ne se déroulera plus au Sénat (haut lieu symbolique de la « République des Jeux ») mais à la Maison de la Chimie. Cette décision n'est pas le fruit du hasard (sic.). Elle est politique et stratégique. De nombreuses tractations se sont certainement déroulées en coulisse.
On peut supposer que la Française des Jeux et l'État croupier ne souhaitaient surtout pas que ce débat contradictoire – pourtant largement verrouillé par avance - se déroule, soit médiatisé et parvienne aux oreilles de la Commission Européenne. D'autant plus qu'il y a un précédent : après la publication du premier rapport Trucy sur les jeux d'argent (Trucy I), un colloque était déjà prévu au Sénat. Il avait été reporté et ensuite piteusement annulé car le P.M.U. et la Française des Jeux "ne souhaitaient pas y participer", selon la version officielle qui avait été donnée à l'époque.
le 1 avril 2007 source Pokeractu