industrie du jeu saine à L'ile Maurice
La réglementation du jeu permettra, selon le ministre des Finances, d’en faire un secteur économique important. Les activités illégales seront aussi découragées.
Le Gambling Regulatory Authority Bill a été adopté, hier, à l’Assemblée nationale. Résumant les débats, le ministre des Finances, Rama Sithanen, a plaidé pour la mise en place d’une véritable industrie du jeu à Maurice. D’où l’idée de réglementer le secteur.
Pour le ministre des Finances, cette industrie du jeu peut devenir une véritable activité économique. Et avoir des implications importantes pour le tourisme. C’est ainsi qu’à Las Vegas aux états-Unis, l’industrie des casinos est passée à celle de l’événementiel et des spectacles. “Il est donc possible de créer au final une industrie culturelle”, a estimé Rama Sithanen.
Beaucoup d’emplois
Il a cité aussi le cas de l’Afrique du Sud où des espaces de casinos sont devenus des villages de loisirs. Ainsi, pour lui, l’industrie du jeu, notamment les courses de chevaux, crée beaucoup d’emplois. Et attire les regards étrangers. Le Champ de Mars, l’un des plus anciens de l’hémisphère sud, est déjà une grande attraction touristique.
Avec la création de la nouvelle loterie, prévue dans le projet de loi, l’état devrait disposer d’importantes sommes d’argent. Rama Sithanen émet déjà l’idée d’utiliser ces fonds pour “aider les pauvres”, “organiser des concerts”…
Mais pour que cette activité économique soit viable, il s’agit également de la réglementer. Un aspect important du projet de loi. Anand Rucktooa, député de la majorité, a d’ailleurs fait un véritable plaidoyer pour une industrie du jeu saine. Il a attiré l’attention sur la prolifération de salles de jeux dans les villages et a évoqué les effets néfastes possibles du jeu.
Parlant “en connaissance de cause”, Anand Rucktooa a fait ressortir qu’il existe à Maurice des machines qu’on ne trouve pas dans les casinos réputés de Montréal, Paris ou Johannesburg. C’est dire l’ampleur du jeu à Maurice.
D’autres députés ont même parlé de la pathologie du jeu, un phénomène peu étudié à Maurice mais qui a des implications sociales importantes. L’immobilisme de l’état a été décrié et le terme d’état mafieux a même été évoqué.
Autrement dit, mieux vaut réglementer que laisser faire afin de décourager l’illégalité. C’est en tout cas ce que pense Rama Sithanen. Il a cette fois cité Singapour en exemple. “L’état doit s’assurer qu’il y un traitement égal pour tous les opérateurs”, a-t-il déclaré. Réglementer l’industrie du jeu permettra aussi à l’état de mieux connaître ce secteur et son rôle dans l’économie. “Je n’en ai aucune idée”, a avoué le ministre des Finances.
Rama Sithanen a aussi profité de l’occasion pour passer un message : “Il faut respecter ceux qui sont là depuis longtemps.” Tant qu’ils respectent les règlements, bien sûr. “Débarrassons-nous de la culture du soupçon”, a-t-il insisté. Il prône donc l’ouverture du dialogue…
Thierry CHATEAU source : lexpress.mu le 6 Juin 2007