Jeux d'argent en ligne : la chasse aux sorcières commence
Après l'affaire Bwin, le gouvernement met la pression sur les sites de paris sportifs qui tentent de contourner le monopole de la FDJ et du PMU.
"Trop, c'est trop. Pour le gouvernement, les sites de paris sportifs européens ont dépassé les bornes. Ils outrepassent le monopole d'Etat sur les jeux d'argent en ligne détenus par la Française des Jeux et le PMU. L'automne risque d'être mouvementé dans le secteur".
Jean-François Copé, ministre délégué au Budget, lance un avertissement sévère aux sites de paris sportifs contrevenants : toute publicité illégale visant à toucher les internautes français pourrait aboutir à des sanctions financières. "Jusqu'à cinq fois le montant de l'investissement publicitaire ", précise le gouvernement. Jusqu'ici, les amendes étaient considérées comme dérisoires (4500 euros).
Selon La Tribune, une vaste offensive interministérielle serait actuellement en cours de préparation pour donner un coup de pieds dans la fourmilière des sites de jeux d'argent en ligne qui explorent le marché français.
Bwin le catalyseur
Le coup d'éclat de l'affaire Bwin ne serait donc que les prémices d'une campagne plus sévère. Vendredi 15 septembre, deux dirigeants de ce site de paris sportifs - Manfred Bodner et Norbert Teufelberger - ont été appréhendés par des enquêteurs des Renseignements généraux alors qu'ils venaient présenter leur projet de sponsoring de l'AS Monaco . Depuis, ils ont été mis en examen pour " atteinte au monopole en matière de pronostic de course hippique, autre évènements sportifs et loterie".
En novembre 2005, la Française des Jeux et le PMU avaient déposé une plainte contre X dans ce sens. Pour les organismes qui exercent le monopole d'Etat, il suffit juste de trouver une cible et de déclencher la procédure. Le site de paris sportifs Zeturf, qui afait l'objet d'une condamnation en France, en sait quelque chose (voir édition du 9 novembre 2005). Depuis, Manfred Bodner et Norbert Teufelberger de Bwin ont été libérés contre une caution de 300 000 euros chacun mais restent sous contrôle judiciaire.
Dans une série de communiqués diffusées après les déboires de ces deux dirigeants, la société Bwin, de droit autrichien et coté à Vienne, annonce qu'elle va enclencher contre la France une procédure auprès des instances judiciaires européennes pour "atteinte aux droits de l'homme" et " non-respect des traités européens".
Source Philippe Guerrier, www.vnunet.fr 20-09-2006