La France défend son contrôle sur le marché des jeux face à Bruxelles
La Commission européenne veut donner suite aux plaintes contre la France des opérateurs étrangers de jeu en ligne.
Paris défend sa position, qui protège entre autres la Française des Jeux et le PMU, au nom d'impératifs sociaux et d'ordre public. Sans convaincre vraiment Bruxelles.
La France a fait savoir vendredi, par des sources diplomatiques citées par l'AFP (Agence France Presse), qu'elle a répondu aux accusations de Bruxelles sur le fonctionnement du marché des jeux d'argent et des paris sportifs (de type Loto ou PMU). Elle a justifié son système de contrôle notamment par des préoccupations sociales et d'ordre public.
La Commission européenne, à la demande du commissaire en charge du Marché intérieur Charlie McCreevy, avait lancé le 12 octobre dernier des procédures d'infraction visant dix des 27 Etats membres de l'Union européenne (UE) dont la France, accusés de bloquer l'arrivée sur leur territoire des opérateurs étrangers en protégeant des monopoles publics et de faire la chasse aux jeux en ligne.
Les jeux avaient obtenu leur exclusion du champs d'application de la directive sur les services votée à l'automne dernier par le Parlement européen.
Tout en se défendant de vouloir libéraliser ce secteur, Charlie McCreevy a convaincu ses collègues qu'il fallait désormais instruire les plaintes déposées par les opérateurs de jeu en ligne.
Pour ce qui est de la France, Bruxelles s'étonne des raisons - notamment la défense des consommateurs - pour lesquelles elle interdit aux opérateurs étrangers d'accéder au marché des paris sportifs et hippiques, alors même que "le marché français des paris sportifs semble continuer à se développer et à offrir de plus en plus de possibilités de parier".
"Il faut sortir de cette crise et trouver des solutions de bon sens, en soumettant le jeu à un contrôle, comme les Etats et les populations le veulent", estimait cette semaine à Bruxelles le président de la Française des Jeux, Christophe Blanchard-Dignac.
latribune.fr 12-01-2007