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La passion du jeu à l'ile Maurice

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Début du sujet  

«La passion du jeu demeure la possession la plus funeste car s’exorciser de ce démon s’avère une véritable épreuve.» Les derniers incidents aux Pallagames, à Goodlands, sont l’occasion d’une réflexion sur ce qui peut devenir un véritable fléau pour notre société.

par Premilla DOSORUTH

Devenons-nous une nation de plus en plus «zougader»? On dénombre dans le pays, selon le Gaming Control Board, 25 casinos et maisons de jeux ayant obtenu le fameux permis A. Passeport indispensable qui permet aux casinos d’opérer en toute légalité. Et qui implique qu’ils sont situés dans des villes et gros villages comprenant au moins

10 000 adultes et qu’ils peuvent ainsi détenir des appareils de jeux, dont les fameuses machines à sous. 20 espaces de jeu Tote régis par la société Automatics System Limited et 13 Tote lepep sous la houlette de Global Sports Limited ont vu le jour. Ce chiffre de 33 maisons permettant de parier aux courses hippiques sera élevé jusqu’à 40 prochainement. Dix maisons de jeux ont acquis la licence de type C, à l’instar de ces salles où on joue au Mah-Jong. «Par rapport au passé, il y a, certes, eu une augmentation de demandes de permis ces dernières années. Mais on ne peut pas parler de véritable boom. Le marché est maintenant saturé pour la demande de permis», confie un porte-parole du Gaming Control Board.

L’homme a, certes, besoin de se distraire. Le jeu, pratiqué avec mesure, en est un moyen. Mais par nature, il incite souvent à des passions excessives et condamnables. Et c’est le cas quand le joueur n’a plus à faire la démarche de se rendre sur un lieu de distraction, très éloigné de sa demeure. Aujourd’hui, les maisons de jeux viennent à sa porte. «Elles viennent s’implanter au cœur du village. Ce qui fait que quand j’ai épuisé tout mon argent, je rentre chez moi pour en chercher afin de poursuivre ma partie de poker», déplore Sailesh, un joueur invétéré. Ce type de joueurs s’appelle des accros. Ils vivent dans une certaine dépendance du plaisir de miser, l’appât du gain n’est plus leur priorité. Ils ressentent un certain bien-être dès qu’ils pénètrent dans l’antre de leur passion. «à voir le nombre de joueurs qui défilent dans mon cabinet avec un tel profil pathologique, il est temps de tirer la sonnette d’alarme. Ceux-là n’arrivent pas à contrôler leur pulsion ni à atteindre un degré de satiété», constate Véronique Wan Hok Chee, psychologue. Il en résulte une descente aux enfers qui se résume aux surendettements, à des problèmes professionnels et tant d’autres de nature familiale et sociale.

Des lieux de perdition

Il est impérieux d’agir d’autant plus que cette folie des jeux gagne une tranche de la population beaucoup plus vulnérable, les adolescents. Pris dans cette spirale, ils dépensent l’argent des leçons particulières, soutirent de l’argent aux parents avec beaucoup d’astuces, voire les volent. «Je ne suis pas contre ces maisons de jeux quand c’est pour promouvoir le loisir. Encore faut-il bien cibler les localités qui peuvent accueillir ce genre d’établissements et avoir un contrôle très strict des gens qui y ont accès. Compte tenu de l’ampleur accrue du phénomène, des jeunes font l’école buissonnière pour fréquenter ces lieux de jeux qui deviennent alors des lieux de perdition», souligne Ibrahim Koodoruth, sociologue

Se nourrir d’illusions

L’impact est d’autant plus grave puisque ces jeunes entrent dans un processus de socialisation par rapport aux valeurs du jeu. L’adolescent est ainsi exposé à un environnement qui lui fait comprendre que ce qu’il vit est dans l’ordre des choses. Il ne se remet plus en question. Le jeu conditionne son existence et ses repères et finit par devenir le fil conducteur de sa vie. «Nous aurons certainement à long terme une nation de zougader et non d’entrepreneurs. Devenus adultes, ils seront en quête d’argent facile. Et tout ce que cela implique comme problèmes sociaux», affirme Ibrahim Koodoruth. La cellule familiale s’affaiblit et s’appauvrit au contact du jeu. Les joueurs n’entretiennent plus l’espoir mais se nourrissent d’illusions.

Des illusions entretenues par l’état. Car, pendant que le peuple a faim de loterie et de jeux, l’état se repaît de honteux profits. 20 000 roupies par an et par machine de jeu, entre autres. «L’état ne regarde pas sur le long terme. Par rapport à ce qu’il encaisse aujourd’hui, il aura à dépenser dix fois plus pour les problèmes sociaux qui découlent d’une société prise dans la spirale du jeu», souligne Ibrahim Koodoruth. Il est plus facile de changer les infrastructures liées au jeu que des valeurs humaines bien ancrées. Il serait opportun d’y songer avant que la nouvelle ébauche du Gambling Regulatory Bill devienne une réalité.

Source express novembre 2006

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