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le casino de Biarritz veut garder sa roulette française

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Début du sujet  

Après plusieurs rencontres avec la direction, le personnel des jeux risque toujours de perdre sa roulette française et plusieurs collègues. Résultat : une grève depuis mardi soir.

Rien ne va plus au casino municipal. Et leur jeu, les salariés du casino le font, pour la deuxième fois, en plantant un piquet de grève. Mardi soir, à 20 heures, ils étaient une dizaine à ne pas prendre leur service. Un mouvement étendu jusqu'à vendredi et qui, selon le personnel, aurait entraîné la fermeture de l'établissement dès 22 h 15.

Il y a deux semaines déjà, les salariés avaient cessé le travail durant toute une soirée afin de protester contre la décision de la direction de remplacer la roulette française par la roulette anglaise. Un remplacement qui devrait être effectif dans le courant de la semaine et entraînerait le licenciement économique de trois croupiers du casino à la fin du mois de mars. Une information non confirmée par la direction qui n'a pas voulu communiquer sur le sujet.

Trois rendez-vous pour rien

Depuis le premier mouvement de protestation du 29 janvier, le personnel des jeux a rencontré le directeur du casino, Pierre Beaugier, à trois reprises. Et ce sont ces entrevues qui font, encore aujourd'hui, grincer des dents les salariés.

« En trois rendez-vous, il ne nous a apporté aucune réponse concrète, explique Pierre-Yves Escorne, délégué syndical CFDT. Il nous a dit vouloir mener des actions commerciales, augmenter le nombre de tournois pour accroître l'activité du casino et promouvoir deux personnes en interne. Il s'est aussi engagé à ne pas effectuer d'autres licenciements avant 2012. Mais nous, ce que nous réclamons, c'est le maintien de la roulette française et donc, des effectifs permettant son fonctionnement », poursuit le syndicaliste. « On ne s'oppose pas à un départ volontaire de trois ou quatre salariés, mais nous sommes contre ce licenciement programmé », ajoute Alain Gouye, délégué du personnel.

Deux roulettes anglaises

Autre point de grief, la probable arrivée d'une troisième roulette anglaise à Pâques. « Il va bien falloir former et embaucher de nouvelles personnes pour la faire fonctionner. Autant garder les trois salariés qu'ils veulent licencier ! », s'exclame Pierre-Yves Escorne.

Du côté du personnel de jeu, on ne comprend toujours pas la décision de la direction de supprimer la roulette française. « Ce jeu reste l'activité la plus lucrative du casino. En 2010, elle a rapporté 300 000 euros de chiffre d'affaires et 135 000 euros de pourboires. Cela représente une augmentation de 133 % par rapport à 2009. Pourquoi veulent-ils l'enlever ? », questionne Alain Gouye.

Stratégie de l'échec ?

Pour Kévin Lafont, un employé en grève, il y a derrière ces choix une stratégie évidente : le casino souhaite faire baisser ses chiffres avant la renégociation de sa concession, prévue dans 18 mois, pour verser moins de prélèvements communaux. « Le Groupe Barrière est entré dans une logique de contre-productivité. En trois ans, il a perdu 21 % de son chiffre d'affaires. A côté de ça, il a aussi sacrifié près de 50 emplois depuis 2004, ce qui contrebalance les pertes du chiffre d'affaires. La disparition de la roulette française va dans ce sens. Au final, le groupe s'enrichit sur le dos des emplois et reverse le moins possible à la mairie. C'est honteux ! », déplore-t-il.

Pour Thierry Capdeville, un autre employé, la réponse est claire : le groupe veut faire des économies d'effectifs. « La roulette française demande la présence de quatre employés contre deux pour la roulette anglaise. Mais, ce qui est incompréhensible, c'est que la roulette française plaît beaucoup. Nous sommes un des seuls casinos de la côte atlantique a encore en posséder une. Des gens viennent exprès pour y jouer ».

« D'autant qu'avec seulement sept joueurs autour de la table contre 20 voire 30 pour sa concurrente française, nous voyons mal comment la roulette anglaise pourrait engranger des bénéfices. Du coup, nous craignons aussi pour l'avenir, affirme Alain Gouye, avant de s'interroger : devons-nous nous attendre à d'autres licenciements ? »

source : sudouest.fr/Lisa Etcheberry février 2011


   
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