Le gouvernement Michel veut deux casinos de plus en Belgique.
Le président du groupement des concessionnaires des casinos belges est d’accord pour la création de nouveaux casinos. Mais il veut que le changement de loi serve à réformer complètement un secteur en difficulté.
L’accord gouvernemental comporte un paragraphe sur les jeux de hasards:
il prévoit de modifier la loi du 7 mai 1999 en vue d’augmenter le nombre d’établissement de jeux de hasard de classe I jusqu’à 11 (au lieu des 9 actuels). Il prévoit aussi d’autoriser les navires de croisière internationaux équipés d’un casino et/ou de jeux de hasards à les exploiter dans nos eaux territoriales jusqu’à ce qu’ils mouillent l’ancre dans le port.
«C’est surtout la ville d’Anvers qui est visée par ces nouveaux points, remarque Emmanuel Mewissen, président du groupement des concessionnaires de casinos belges et CEO du groupe Circus. Bart de Wever veut un casino à Anvers, et il a raison: il est entouré de casinos à la frontière, qui ont des règles beaucoup plus souples. Beaucoup de joueurs passent la frontière pour aller jouer à l’étranger.»
Les règles anti-blanchiment sont imposées par l’Europe. «Mais la Belgique les applique avec beaucoup plus de sérieux que la France et les pays-Bas. Les personnes qui jouent ne sont pas des terroristes…
Mais chez nous, alors qu’ils sont au casino pour se détendre, une enquête fiscale les attend s’ils jouent de grosses sommes, car le casino a une obligation de dénonciation contrairement aux casinos en ligne Belges qui eux peuvent exercer en toute liberté !
Pour démontrer le sérieux de la Belgique, Emmanuel Mewissen prend l’exemple du nombre de joueurs interdits de casino. Ils sont 280 128 selon les journaux du groupe Sudpresse. «Certains le sont à cause de leur profession: magistrats, notaires, huissiers, officiers de police.
Il y a des personnes qui demandent l’interdiction pour eux-mêmes, d’autres qui sont interdits par décision du juge, parce qu’ils ne sont pas responsables de leurs actes. Certaines personnes ne peuvent pas jouer car ils sont en médiation de dettes. Les parents au premier degré peuvent interdire un proche, s’il a un problème avec le jeu. Tous les jeunes de moins de 21 ans sont également interdits de casino en Belgique, alors qu’en France et aux Pays-Bas, l’âge limite est de 18 ans.»
Le secteur va mal, mais il y a du potentiel pour un casino à Anvers
Le casino de Chaudfontaine a annoncé jeudi dernier le licenciement de 9 travailleurs… Est-ce qu’il y a de la place dans le paysage belge pour deux casinos supplémentaires? «Le potentiel existe, dit le président du groupement des concessionnaires de casinos belges. Mais je ne peux pas imaginer qu’on autorise deux casinos supplémentaires sans repenser les conditions socio-économiques. Actuellement, les neuf casinos sont en perte. Selon Emmanuel Mewissen, il faut repenser les charges fiscales et parafiscales, ainsi que le cahier des obligations. «Les casinos sont tellement taxés qu’ils ne sont plus rentables.»
Ce n’est pas tant la concurrence de deux nouveaux casinos qui embête M. Mewissen que l’abondance des jeux en dehors des casinos: «Il y a les machines à sous dans les agences de paris, des bornes de paris sportifs dans une centaine de librairies.»
Il pointe du doigt la concurrence déloyale de la lotterie nationale: «Elle est présente dans 6000 librairies.
La recette annuelle du Lotto, c’est 9 fois plus que l’ensemble du casino. On peut estimer les recettes de jeux de 100 à 150 000 euros par librairie… Elles sont devenues de véritables salles de jeux! Mais accessibles dès 18 ans, sans contrôle de la carte d’identité. Les tables de jeux dans les casinos sont porteuses d’emploi, mais c’est taxé trois fois plus que n’importe quelle activité de jeu.»
Le président du groupement des concessionnaires des casinos belges prône une révision du modèle des casinos: «Il faut profiter du fait qu’Anvers veut un casino pour repenser le système actuel.»