Les Canadiens ont misé 14,5 milliards $ en 2006 qu'ils n'ont pas récupérés
Les Canadiens ont perdu 14,5 milliards $ au profit de l'industrie du jeu au cours de la dernière année fiscale, a révélé une nouvelle étude.
Selon le rapport économique commandé par la Canadian Gaming Association et rendu public jeudi, l'industrie a touché plus de 15 milliards $ en revenus l'année dernière, dont 700 millions $ grâce à des activités non reliées au jeu, comme la vente de nourriture et d'alcool.
Les 14,5 milliards $ restants représentent le montant misé par les Canadiens dans des activités de jeu - comme les machines à sous des casinos, les billets de loterie et les paris sur les courses -, après la soustraction des cagnottes.
Les profits touchés ont atteint 10,6 milliards $, incluant les commissions et les taxes. Environ 7,4 milliards $ iront dans les coffres des provinces, tandis que 3,2 milliards $ seront versés à des oeuvres de charité.
Certains ont critiqué l'étude en estimant qu'elle était trop sélective et s'attardait davantage aux effets positifs du jeu, tout en ignorant les effets négatifs.
"Il existe une myriade de coûts sociaux et économiques qui ne sont pas traités dans ce rapport", a noté Robert Williams, un professeur de sciences de la santé de l'Université de Lethbridge, sommité du secteur de la recherche sur les joueurs compulsifs.
Les faillites, dépressions, suicides et pertes d'emploi ne sont que certains des effets du jeu compulsif, a rappelé M. Williams.
"(Le rapport) n'a pas parlé des coûts de soins de santé pour le traitement des problèmes de compulsivité, il n'a pas parlé des coûts du système judiciaire pour les crimes reliés aux problèmes de jeu."
Selon le président de la Canadian Gaming Association, Bill Rutsey, le jeu peut avoir des bienfaits économiques, mais en bout de ligne, il s'agit une forme de divertissement.
"Je crois que le jeu est une expérience éphémère, c'est tout comme assister à un événement sportif ou aller au cinéma", a-t-il indiqué.
"Ce que les gens recherchent, c'est le divertissement. Ils y vont avec un budget, et ils suivent ce budget."
Selon l'étude, réalisée par la firme HLT Advisory, les revenus du jeu sont comparables aux profits générés conjointement par les événements sportifs, la télévision, le cinéma, les livres, les magazines et les arts de la scène.
L'industrie du jeu comprend les casinos, les loteries, les hippodromes, les tombolas, les bingos, les machines à sous et les jeux de loterie vidéo.
26 - avril - 2007 source lactualite.com
