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les casinotiers français hésitent à investir sur Paris

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(@manadmin)
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Les casinotiers hésitent encore à investir dans ces établissements qui doivent voir le jour en janvier à Paris.

Les candidats pour ouvrir des clubs de jeux à Paris ne se bousculent pas au portillon. Les casinotiers espéraient dans la capitale des établissements de jeux avec de lucratives machines à sous, mais ils doivent finalement se contenter de simple tapis verts, sans blackjack ni roulette, les deux jeux vedettes dans les casinos. En théorie ces nouveaux établissements bon chic bon genre, censés remplacer les anciens cercles de jeux gérés par des familles corses et gangrenés par le blanchiment, devraient ouvrir dans la capitale le 1er janvier 2018, pour trois ans d'expérimentation, selon la loi du statut de Paris, votée le 27 février 2017.

Mais pour l'instant aucun dossier n'a été adressé à la préfecture de police de Paris alors que les dépôts sont possibles depuis le 1er septembre. A en croire les casinotiers que nous avons contactés, il y a peu de chance pour que le préfet Michel Delpuech croule sous les dossiers dans les semaines à venir.

L'Etat veut de la transparence

Les cercles de jeux tels L'Aviation Club de France, le Wagram, le Concorde, l'Industrie... ont fermé les uns après les autres, souvent englués dans les affaires de grand banditisme. Quatorze cercles de jeux sur quinze. Seul, le Cercle Clichy Montmartre, avec sa splendide verrière Art déco, a résisté. Mais s'il veut perdurer au-delà d'un an, il devra changer sa structure associative à but prétendument non lucratif en société commerciale, avec commissaire aux comptes, comptabilité draconienne et obligation de contrepartie. L'Etat exige désormais les meilleures garanties en matière de transparence, de lutte contre le blanchiment et de prévention contre l'addiction. Le but est aussi de lutter contre la prolifération du jeu clandestin, telles les parties de poker privées qui se multiplient dans les quartiers chics comme dans les cités défavorisées.

Les casinos tant espérés par les professionnels du jeu ont été retoqués dans la capitale, malgré le rapport en 2015 du préfet Jean-Pierre Duport, qui préconisait cette option. Paris demeure ainsi la seule capitale européenne à ne pas posséder de casino de jeux. En fait, la municipalité n'était pas demandeuse, d'autant que ni la droite ni la gauche de la gauche n'y étaient favorables. Du coup l'ex-ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a dû reculer. « Pour un casino, la passation d'une délégation de service public avec la commune est obligatoire, même si un tel établissement ne constitue pas, par lui-même, une activité de service public. Et la Ville de Paris n'aurait jamais signé », observe une source proche du dossier.

Les rumeurs vont bon train

Du coup, faute de grives les casinotiers ont du mal à manger des merles. D'autant que les jeux de table imposés par le décret du 9 mai 2017, entre les deux tours de l'élection présidentielle, imposent sept jeux dits de « contrepartie » et cinq jeux dits « de cercle », parmi lesquels ne figurent ni le black-jack ni la roulette. « Imaginez la réaction des joueurs étrangers ou même provinciaux, habitués à ces jeux de table, qui ne vont pas les retrouver à Paris. C'est ridicule », critique sous couvert d'anonymat le dirigeant d'un important groupe de casinos.

La frilosité de l'Etat et le flou artistique entourant l'application de la loi de février 2017 font enrager les casinotiers. « Il y a beaucoup trop d'inconnues pour prendre le risque aujourd'hui de déposer un dossier et se lancer dans l'aventure, explique un autre casinotier. A ce jour, on ne sait pas combien il va y avoir de clubs dans Paris, la distance exacte entre eux, le nombre de tables dont on pourra disposer », argumente-t-il. Lorsqu'on connaît le coût du bail d'un tel établissement, (autour de 1 M€ par an), il y a de quoi réfléchir, sans compter les effectifs que cela représente. »

Les candidats éventuels ignorent surtout à quelle sauce l'Etat veut les manger. Tous attendent avec une certaine fébrilité la promulgation de la loi de finances — prévue a priori pour décembre — afin de connaître le taux de fiscalité auquel ces clubs vont être soumis. L'heure est donc à l'expectative, chaque casinotier étudiant à la loupe ce que fait le concurrent. Et les rumeurs vont bon train. Le groupe Tranchant se serait positionné sur le bar-restaurant de nuit parisien le Man Ray, le Groupe Barrière sur l'Aviation Club de France... Aujourd'hui chez les casinotiers, seule la perspective d'un changement de donne en 2020 lors des prochaines élections municipales à Paris semble être un ressort pour tenter l'aventure des clubs de jeux dans Paris...

(source : leparisien.fr/Jean-Michel Décugis)


   
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