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Les Etats-Unis interdisent les jeux d'argent en ligne

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Les Etats-Unis interdisent les jeux d'argent en ligne

Cette décision, redoutée depuis longtemps par les géants du secteur, a provoqué leur dégringolade en Bourse.

Lundi noir pour les géants du jeu en ligne. Plusieurs sociétés du secteur ont perdu la moitié de leur valeur lundi à la Bourse de Londres après le vote surprise ce week-end à Washington d'une loi redoutée de longue date qui interdira de facto aux joueurs américains de se rendre sur ces sites. Parmi ces entreprises, qui dominent un marché estimé à quelque 12 milliards de dollars pour 2005, le leader PartyGaming, un casino en ligne enregistré à Gibraltar et opérant depuis l'Inde, a cédé jusqu'à 62%; le cours de ses concurrents 888 et Sportingbet a baissé respectivement de 50% et 73%.

Adopté dans la nuit de vendredi à samedi, le texte du Sénat américain a été raccroché in extremis à une loi sans aucun rapport sur... la sécurité dans les ports. Sitôt signée de la main de George Bush, elle interdira aux banques et établissements financiers enregistrés aux Etats-Unis d'accepter toute transactions concernant des virement vers des casinos virtuels offshore.

Le secteur du jeu en ligne dont plus de 60% des clients sont des internautes américains espérait depuis des mois que cette loi, déjà approuvée par la Chambre des représentants, ne bénéficierait au Sénat ni de la volonté générale ni du créneau de temps nécessaire à son examen. Mais c'était sans compter sur la persévérance du chef de la majorité républicaine au Sénat, Bill Frist, qui affiche des ambitions présidentielles pour 2008 et a fait du sujet un de ses chevaux de bataille.

Redoutant cette loi sans vraiment y croire, les groupes de jeux en ligne, dont le plus populaire est de très loin le poker, avaient pris les devants depuis plusieurs mois. Durant l'été, la menace s'est faite plus réelle avec les arrestations aux Etats-Unis du directeur général et du président de BetOnSports et Sportingbet respectivement, le premier au Texas pour violation d'une loi de 1961 sur les paris sportifs par la voie des télécommunications, le second pour infraction à une loi déjà en vigueur en Louisiane contre le jeu en ligne.

L'incertitude était devenue telle que, depuis plusieurs semaines, les dirigeants de ces groupes évitaient de se rendre aux Etats-Unis où les jeux en ligne ont prospéré ces dernières années dans la plus grande confusion juridique et politique. Si selon l'administration américaine tous les jeux d'argent en ligne sont interdits, aucune loi ne le dit clairement. Le vote de ce week-end ne lève cependant pas toutes les interrogations puisque les courses de chevaux par exemple, ne sont pas concernés, tout comme les loteries sur l'Internet organisées dans le cadre de chaque Etat.

«Tout cela est très politique» et assez «hypocrite» signale un analyste. Le site de paris sportifs Sportingbet a indiqué qu'il allait vérifier si la loi est conforme «aux engagements pris par les Etats-Unis dans le cadre de l'OMC». En 2004, l'OMC avait déjà rappelé à l'ordre les Etats-Unis sur ce point, pointant la contradiction qu'il y a à vouloir bannir des casinos en ligne offshore opérant depuis l'étranger tout en s'aménageant un certain nombre d'exceptions pour les entreprises américaines opérant depuis le territoire national.

En attendant, les groupes cotés à Londres ont annoncé qu'ils cesseraient leurs activités aux Etats-Unis en refusant l'accès de leurs sites aux résidents américains. Alors qu'ils opéraient sur un marché en pleine croissance et avaient annoncé des résultats très prometteurs dans les années à venir, ils ont souligné qu'ils allaient enregistrer des résultats bien pires que prévu en 2006/2007, mais qu'ils allaient prendre des mesures structurelles et se redéployer sur leurs marchés non-américains. Sportingbet a réalisé 62% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis l'an dernier, 888 52% du sien au premier semestre et PartyGaming 67% au premier semestre également.

source LIBERATION.FR : Lundi 2 octobre 2006


   
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