Une somme de 10,138 milliards d'euros ont été misés sur le marché français des jeux en ligne depuis son ouverture à la concurrence en juin 2010, annonce jeudi l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), dont le président souligne dans Le Monde que "ce n'est pas un marché en croissance".
En paris sportifs, les mises cumulées au 26 juin 2011 sur 12 mois atteignent 741 millions d'euros "depuis l'ouverture du marché, dont 293 millions d'euros misés au premier semestre 2011", soit une baisse de 34% par rapport au semestre précédent, indique l'Arjel dans un communiqué.
Les deux sports préférés des parieurs sont le football (57% des mises totales, soit 423 millions) et le tennis (25% des mises, 187 millions). Suivent le basket-ball (45 millions, 6% des mises), le volley-ball (29 millions, 4%), le rugby (19 millions, 3%) et le handball (10 millions, 1%).
Les paris hippiques ont rassemblé quant à eux 955 millions d'euros de mises depuis un an, dont 496 millions au premier semestre de cette année (+8% par rapport au 2e semestre 2010).
Pour les jeux de cercle (poker), le montant cumulé des mises en "cash-game" s'élève à 7,48 milliards d'euros, dont 3,774 milliards au premier semestre (+1,8%), tandis que les droits d'entrée aux tournois ont rapporté 962 millions d'euros sur un an, dont 550 millions d'euros au premier semestre (+33,5%).
"Le nombre de comptes joueurs actifs depuis l'ouverture du marché est de 2,9 millions", indique l'Arjel, et les résultats montrent que "le marché est assez stable" depuis son ouverture à la concurrence.
"Ce n'est pas un marché en croissance", a précisé le président de l'Arjel Jean-François Vilotte dans un entretien au Monde daté de vendredi. "Il n'y a pas d'eldorado. On peut s'en féliciter, l'objectif de la régulation n'est pas de faire exploser le marché."
"Si l'on prend le montant des mises, sachant que les joueurs peuvent rejouer leurs gains, il était de 5,025 milliards d'euros au second semestre 2010 et de 5,113 milliards d'euros au premier semestre 2011. C'est donc stable", a estimé M. Vilotte.
Concernant les paris sportifs, dont les mises ont fortement baissé au premier semestre, le président de l'Arjel juge que "les parts de marché évoluent lentement" car "une vraie question se pose sur la qualité et le marketing de l'offre". Pour lui, les opérateurs "n'ont, pour l'essentiel, pas fait l'effort de prendre la mesure du marché français".
En France, 36 opérateurs ont reçu 50 agréments (25 pour le poker, 17 pour les paris sportifs, 8 pour les paris hippiques) délivrés par l'Arjel. En 2010, le chiffre d'affaires global des jeux d'argent et de hasard en France (Française des Jeux, PMU, casinos et opérateurs sur internet) a atteint 26 milliards d'euros.