La chance a tourné à la Société des casinos du Québec où 50 travailleurs cadres et administratifs perdent leur emploi.
Le couperet s'abat notamment dans Charlevoix, où 15 personnes sont touchées, ainsi qu'au siège social de la société d'État.
L'annonce est venue lundi pour les travailleurs parmi lesquels se trouvent une douzaine de cadres.
«Nous parlons d'une cinquantaine de postes, incluant les 15 de Charlevoix. Il y a 35 autres postes abolis aux casinos de Montréal et du Lac-Leamy, et au siège social de la Société des casinos du Québec, à Montréal»,
précise le directeur des relations de presse de Loto-Québec, Jean-Pierre Roy, qui ne pouvait encore donner les détails pour ces autres établissements.
«Nous sommes dans un contexte de baisse de revenus et de hausse des dépenses. Il faut s'ajuster, d'autant plus que Loto-Québec a pour mandat de générer des fonds et de rapporter des sous au Québec», résume M. Roy. Des indemnités de départ sont prévues pour les employés congédiés qui bénéficieront de services pour se trouver un autre emploi. La Société des casinos du Québec compte 4800 travailleurs.
Gérer la décroissance
Ces nouvelles coupes de postes à la Société des casinos surviennent alors que la baisse des revenus se poursuit pour Loto-Québec. Dans la dernière année, Loto-Québec affichait un bénéfice net de 1,144 milliard $, en baisse de 10,5 % comparé à 2012-2013. Elle explique ce recul par le repli mondial des dépenses consacrées aux jeux de hasard et d'argent. Le retard au premier trimestre de 2014-2015, qui s'est terminé le 31 août, est quant à lui de 44,3 millions $. Dans les casinos, il est de 3,5 %.
Le Casino de Charlevoix, qui compte 300 employés, avait été épargné jusqu'à maintenant par les coupes d'emplois. Il est proportionnellement le plus touché cette fois. Au cours de la dernière année, la maison de jeu de Pointe-au-Pic a connu une baisse de revenus de 11 %. Et pour l'année en cours, au premier trimestre, la baisse est moindre mais persistante.
À l'image de la société d'État, il s'agissait d'un second recul consécutif pour Charlevoix qui avait plutôt l'habitude de gérer sa croissance depuis son ouverture il y a 20 ans. Il faut remonter en 2011-2012 pour retrouver une augmentation du chiffre d'affaires de 1,7 % pour Charlevoix qui a aussi connu, en 2012-2013, une diminution de ses produits de 2,9 %.
Six cadres
À la maison de jeu de Pointe-au-Pic, ce sont donc six postes cadres et administratifs qui sont abolis, dans différents secteurs, dont la surveillance et la sécurité ainsi que les finances, où des opérations seront absorbées par le Casino de Montréal. Des postes de superviseur, de technicien ou encore d'agent de bureau sont dans le lot.
Cette perte d'emplois suit une restructuration des opérations amorcée le printemps dernier au Casino de Charlevoix. Les heures d'ouverture seront amputées cet automne de 580 heures, soit une douzaine par semaine. La direction avait aussi fait savoir que des changements seraient apportés dans divers départements afin d'atteindre les objectifs de rentabilité. Le casino souhaitait ainsi récupérer 1 million $.
Au terme du dernier exercice financier de Loto-Québec, ce sont les casinos qui étaient les plus touchés par la baisse de revenus avec une diminution moyenne des produits de 6 %. Les maisons de jeu de Charlevoix et Tremblant avaient subi le plus de recul sur l'année précédente, soit des diminutions de 10,9 % et 16,9 %, alors que la baisse était de l'ordre de 3,9 % à Montréal et de 8,2 % au Lac-Leamy.
Brigitte Lavoie
Collaboration spéciale - Le Soleil