Le casino construit au bord du lac du Der dans la Marne compte 75 machines à sous, des tables de poker et une loterie anglaise. Il espère attirer la clientèle parisienne et belge.
Le changement de tour de table financier du numéro trois français des casinos (« Les Echos » du 16 novembre 2014) ne perturbe pas le flegme de Charles de Courson, député-maire UDI de Vanault-les-Dames (Marne) et président du Comité syndical du lac du Der.
Après onze ans de réflexion, dix-huit mois de travaux et 7,5 millions d’euros d’investissements, le dernier-né des vingt et un casinos du groupe Joa ouvre ses portes aujourd’hui dans la station touristique de Giffaumont-Champaubert, au bord du plus grand lac artificiel d’Europe.
Un mastodonte de 4.800 hectares sur la Marne, la Haute-Marne et l’Aube, qui compte 77 kilomètres de rives. Avec ses 75 machines à sous dès l’ouverture, 120 à terme, ses tables de poker et de black jack, sa loterie anglaise, son restaurant de 538 m2, ses espaces événementiels, le casino du Der est le seul établissement de ce type dans la Marne.
Il espère attirer la clientèle dans un rayon d’une centaine de kilomètres, qui inclut région parisienne et Belgique. La caractéristique du marché français des casinos est qu’ils sont pour la plupart situés sur le littoral.
Une soixantaine d’emplois
Dans un territoire rural qui dispose déjà de trois ports de plaisance et nombre d’hébergements, le casino est une source importante de revenus potentiels.
Les retombées fiscales, au titre de la taxe sur les jeux, sont estimées à 600.000 euros par an à partir de 2015, plus de 1 million espéré à l’horizon 2018, auxquels s’ajoutent environ 40.000 euros annuels de location du terrain.
Cette manne doit permettre d’abord de financer le solde de 6 millions d’euros des 10,5 millions consacrés à l’acquisition d’une quarantaine d’hectares et à la réalisation d’équipements comme les parkings.
Le casino a par ailleurs déjà généré la création d’une soixantaine d’emplois directs, pour lesquels ont postulé environ 1.500 candidatures, locales pour l’essentiel.Le taux de la taxe sur les jeux passe en trois paliers de 9 % à environ 14 % en fonction du chiffre d’affaires du casino, aujourd’hui estimé par le groupe Joa entre 7 et 10 millions d’euros.Cette inauguration est une date importante pour le numéro trois français des casinos.
Le groupe, qui exploite une vingtaine d’établissements, a vu son capital restructuré avec la sortie du groupe public canadien Loto-Québec et du fonds Bridgepoint au profit de la société de capital-investissement anglaise Alchemy et de l’américain Davidson Kempner.
L’accord signé mi-novembre prévoit que Bridgepoint Capital et Loto-Québec restent actionnaires du casino du lac du Der et de celui de La Seyne car ils avaient prêté de l’argent pour leur construction.