Pas de casinos à Paris mais de nouveaux cercles de jeux
Fin de partie pour le projet de casinos à Paris. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé ce vendredi qu’il préférait installer des salles de jeux. Une décision qui a de quoi surprendre, alors que treize cercles parisiens — sur quinze — ont été emportés dans une véritable tornade judiciaire et fermés les uns après les autres depuis 2007 pour blanchiment en bande organisée ou extorsion de fonds.
La mission du préfet Duport, qui planchait sur le sujet depuis le début de l’année, a proposé deux options : ouvrir deux casinos dans la capitale ou implanter de nouvelles salles de jeux.
Les futurs cercles, dont l’ouverture est prévue l’an prochain, auront peu de rapport avec leurs prédécesseurs : véritables sociétés commerciales, soumises à un régime fiscal s’inspirant de celui des casinos, ils seront placés sous le contrôle de l’Etat. A la différence des anciens cercles qui fonctionnaient depuis plus de six décennies, sous un régime associatif de type loi 1901.
Le syndicat FO satisfait
Vent debout contre l’ouverture de casinos et grand pourfendeur du système associatif régissant les cercles, le syndicat FO s’est immédiatement félicité de la nouvelle : « Depuis le départ, nous proposons la migration des cercles vers un statut d’entreprise, seule garantie contre les dérives recensées dans ce secteur. » Néanmoins, tempèrent les représentants de l’organisation, ces nouveaux « clubs » ne doivent pas devenir de petits casinos déguisés : leur périmètre d’activité doit, selon eux, être limité aux seuls jeux de cercle, tels que le baccara ou le poker 21.
Après avoir Ironisé sur le « recul » de la gauche qui renonce à l’implantation de casinos, le groupe les Républicains au Conseil de Paris appelle, lui aussi, à la « vigilance » vis-à-vis de ce qu’il nomme « un nouvel hybride ». « Sous couvert de moralisation, affirment les élus de droite, ce projet vise à créer des sociétés au régime fiscal équivalent à celui des casinos ».
De son côté, la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo n’a fait aucun commentaire. Mais avant même la décision du gouvernement, elle avait fait savoir qu’elle n’était pas « demandeur » de l’ouverture de casinos à Paris, tout en insistant sur la nécessité de remettre les cercles de jeu « dans le cadre du droit ».
source : leparisien.fr