Berck : malmené par la crise et la concurrence, le casino a perdu 43% de ses bénéfices en un an
Rien ne va plus au casino de Berck. En plus des ravages de la crise, il subit de plein fouet la concurrence de son homologue de Fort-Mahon, qui a rouvert en juin. Au point que sa directrice a dû demander un coup de pouce à la mairie.
Décidément, Berck a connu des périodes plus fastes ! Après la crise budgétaire à la mairie, ce sont les caisses du casino Partouche qui sont vides. Le rapport annuel de l’établissement a été dévoilé mardi soir au conseil municipal. Et il n’est pas très reluisant : entre 2012 et 2013, le produit brut des jeux a chuté de 12 % et le résultat net s’est effondré de 43 % !
Le contrôle obligatoire à l’entrée, l’interdiction de fumer...
À la base, le contexte est difficile pour tous les casinos, qui encaissent la crise du pouvoir d’achat depuis 2008. « Il y a aussi eu le contrôle obligatoire des entrées et l’interdiction de fumer », résume la directrice, Sandrine Baudrin. En prime, le casino de Berck a dû faire face en juin à la réouverture de son concurrent de Fort-Mahon.
« On l’a vraiment ressenti, ajoute la responsable. Des personnes qui habitent dans ce secteur venaient jouer chez nous avant. Aujourd’hui, elles vont au plus proche. »
Alors que son établissement emploie 47 salariés, Sandrine Baudrin a été frapper à la porte du maire pour lui expliquer le malaise.
Un coup de main
« Il a très bien compris la situation et a accepté de nous donner un coup de main, dans un contexte qui n’est pas facile pour la commune. » Bruno Cousein a en effet consenti à geler le taux de prélèvement de la commune sur les bénéfices du casino pour 2015 (lire ci-dessous).
De son côté, le casino a réduit la place du poker, pas assez rentable, au profit de la boule et du black-jack, en plus de ses 68 machines à sous. Sandrine Baudrin, qui n’envisage pas de licenciement dans l’immédiat, attend maintenant avec impatience l’ouverture de son nouveau voisin, le Cinos, pour rebooster son activité. En espérant que les cinéphiles seront aussi joueurs…
Pour Bruno Cousein, « il faut savoir réduire la voilure »
Le casino de Berck est un bon pourvoyeur pour les finances communales : l’an dernier, il a encore injecté 450 000 € dans les caisses de la ville, sans compter ses contributions à la programmation culturelle Alors quand les responsables de Partouche ont fait part à Bruno Cousein de leurs difficultés, le maire n’a pas rechigné à faire un geste, en dépit des difficultés financières de la commune. On ne maltraite pas la poule aux œufs d’or.
Les prélèvements de la ville devaient passer de 12 à 15 % en janvier 2015, comme le prévoit la délégation de service public (DSP) signée en 2005 et valable jusqu’en 2024. Finalement, ce sera statu quo l’an prochain. « Il faut savoir réduire la voilure de façon à maintenir les recettes à venir », a déclaré Bruno Cousein mardi soir.
L’opposition, elle, n’était pas convaincue. « C’est toujours gênant de changer les règles du jeu en cours de partie. Le cahier des charges avait été établi sur un certain nombre de bases. Si l’on recevait une nouvelle demande, il faudrait remettre à plat la DSP », a déclaré Gérard Ratynska. En attendant, les trois élus de la gauche se sont abstenus.
Source : lavoixdunord.fr SYLVAIN DELAGE