Russie jeux de hasard : les zones spéciales
MOSCOU, 10 avril - RIA Novosti. En Russie, le transfert de l'ensemble des casinos et établissements de jeux de hasard vers quatre zones spéciales à partir du 1er juillet 2009 pourrait être un véritable fiasco étant donné les sommes exorbitantes nécessaires à la mise en oeuvre du projet, écrit jeudi le quotidien russe Kommersant.
Selon les études financières réalisées par les gouverneurs des quatre régions concernées et transmises au ministère russe des Finances, le montant total de la création de ces zones de jeu exclusives atteint 31,2 milliards de dollars, soit deux fois plus que le budget d'organisation des Jeux olympiques de Sotchi 2014.
La mise en place de la zone Azov-City (sud de la Russie) devrait coûter 17,6 milliards de dollars, la zone Iantarnaïa (enclave de Kaliningrad) 11,5 milliards de dollars, Sibirskaïa Moneta (Sibérie) 1,2 milliards de dollars et la zone du Primorié (littoral pacifique russe) 547 millions de dollars.
"Les zones en question devraient accueillir environ 9,45 millions de personnes (dont 6,7 à Azov-City) et on table sur un chiffre d'affaire de 17,5 milliards de dollars (11,2 rien que pour Azov-City et 5,7 pour Iantarnaïa)", indique Kommersant.
Selon les gouverneurs, le budget fédéral devra à lui seul allouer près de 4,3 milliards de dollars, le reste étant censé provenir des budgets régionaux et des investisseurs, précise le quotidien.
"Il est tout simplement impossible d'obtenir des investissements aussi exorbitants des cercles d'affaires", a déclaré Valeri Milov, directeur de l'Association des professionnels des jeux de hasard, mettant également en question le bien fondé du nombre de visiteurs attendus dans ces zones.
"Selon les calculs de RIA Novosti, moins de 2% des joueurs russes seraient en mesure de se rendre dans ces zones, sur environ 3,5 millions de clients potentiels (5% de la population active), ce qui représente près de 70.000 personnes. Les touristes étrangers n'y mettront pas les pieds, ces zones étant trop isolées", a-t-il poursuivi, ajoutant que le chiffre d'affaires des jeux de hasard atteignait pour les meilleures années à peine 6 milliards de dollars en Russie.
"Si le ministère des Finances refuse d'allouer l'argent nécessaire, la loi pourrait être revue. Les établissements pourraient rester sur place, ou être transférés vers des zones mieux desservies en termes d'infrastructures", a fait savoir à Kommersant une source au sien du gouvernement.
La Douma (chambre basse du parlement russe) a adopté le 20 décembre 2006 une loi "Sur la régulation publique des activités ayant trait à l'organisation des jeux de hasard". La création de casinos hors des quatre zones indiquées sera interdite, et l'activité des établissements actuellement en service cessera complètement à partir du 1er juillet 2009.
source : www.rian.ru le 10 avril 2008