Troubles jeux dans le milieu des casinos en France
Les tapis verts ont jadis rapproché Bernard Laporte et Nicolas Sarkozy.
Nicolas Sarkozy et Bernard Laporte se sont rencontrés il y a trois ans à l'occasion d'une partie de foot estivale sur le bassin d'Arcachon. Deux bons amis qui ont bien d'autres choses à faire que de parler business.
Ils auraient pourtant matière à évoquer l'industrie des casinos : Laporte, brièvement propriétaire de deux établissements arcachonnais, encaissant au passage une confortable plus-value, a de ce fait été la cible d'enquêtes menées par les RG et le fisc (sous la tutelle des ministères de l'Intérieur et de l'Economie, deux portefeuilles détenus par Sarkozy).
Depuis deux ans, une nouvelle embrouille casinotière plombe l'ambiance sur le bassin. Frédérique Ruggieri, concessionnaire du casino de Gujan-Mestras (Gironde), se plaint du favoritisme de la Place Beauvau, délivrant à tour de bras des autorisations de machines à sous au profit des cadors du secteur (Partouche et Barrière), puis lui mégotant les siennes au nom d'une prétendue «offre excessive de jeu».
De guerre lasse, elle vient de porter plainte contre X ( Libération du 24 mars), visant sans le nommer l'actuel président de la République. A l'entendre, Bernard Laporte, officiellement rangé des tables de jeu, serait un jour venu lui proposer d'intercéder en sa faveur auprès du ministère de l'Intérieur, moyennant la moitié du capital de son casino...
L'entraîneur du XV de France s'insurge et dément formellement l'anecdote : «J'en ai rien à foutre de son casino. Si je suis ami avec Nicolas Sarkozy, ce n'est pas pour l'emmerder et encore moins pour en profiter.» En pleine polémique sur ce casino, Sarkozy s'était pourtant fendu de plusieurs lettres à la maire de Gujan-Mestras (la candidate UMP aux législatives évoquée ci-dessus), signées «ton ami».
Par Renaud LECADRE - QUOTIDIEN : jeudi 21 juin 2007