un joueur pathologique braque les stations services pour jouer au casino
Marié à une gardienne de prison, ce joueur pathologique aurait visité une quinzaine de stations-service.
De jour, père et homme au foyer idéal. De nuit, braqueur et joueur pathologique. Suspecté d'avoir dérobé plus de 55 000 francs dans seize stations-service et quelques magasins de la rive droite, ce Versoisien de 36 ans jouait ensuite son butin dans les casinos de Divonne, Annemasse, Saint-Julien et Meyrin: «En voyant une station-service, dit-il, j'avais une boule de feu dans le ventre. Quand ça me prenait, j'y allais, comme un alcoolique devant la vitrine d'un bistrot.»
Arrêté l'an dernier, L. a été libéré hier par la Chambre d'accusation. Mais dans l'attente de son procès, le prévenu est tenu de suivre un traitement psychologique pour limiter toute tentation. S'il craque, il retournera en prison au Bois-Mermet (Lausanne). Pourquoi pas à Champ-Dollon? Question de conflit d'intérêts… En effet, L. est marié à une gardienne de l'établissement pénitentiaire genevois.
Ses ennuis ont débuté en 2005. A l'époque, le jeune Français travaillait, depuis 2002, comme agent de sécurité. Du fait de son vice du jeu, il s'endette, craque psychologiquement et perd son travail. Il devient alors homme au foyer. De l'avis de plusieurs témoins, il s'occupe très bien de ses trois enfants. Mais quand la nuit tombe, ses démons se réveillent. En juin, il passe à l'acte.
A chaque fois, L. endosse des vêtements sombres, relève son capuchon et menace le caissier avec un pistolet acheté pour son fils dans un magasin de jouets. C'est le début d'une longue série: Meyrin, Vernier, Onex, Grand-Saconnex, Versoix, mais aussi les Acacias et Plainpalais. Il aurait également visité une Coop et un Denner.
«Le détenu le plus coûteux du canton»
Son dernier forfait remonte au mois de janvier 2006. Quelques semaines plus tard, il est arrêté devant une station-service. Sur lui, il porte un sac de plastique rouge. A l'intérieur, une paire de gants noirs, le pistolet factice et des lunettes de soleil. L. purgera donc treize mois de détention préventive. Au début de l'année, la Chambre d'accusation refusait toujours de libérer l'intéressé en raison des risques de réitération.
Qu'à cela ne tienne, son avocat Me Thomas Barth a saisi le Tribunal fédéral (TF): «Mon client, qui admet onze brigandages, a reçu l'assurance des médecins qu'il pouvait être suivi dès sa libération.» La semaine dernière, le TF a désavoué la Chambre d'accusation en la priant de tenir compte de la situation médicale de L. Pour cela, Me Barth a sorti hier l'artillerie lourde: «Mon client est le détenu le plus coûteux du canton. Treize mois de préventive, des trajets entre Lausanne et Genève et voilà que le TF vient de condamner l'Etat à verser 2000 francs de dépens à L.»
Dès l'annonce de sa libération hier à midi, le visage de L. s'est illuminé. «Je n'étais jamais allé en prison auparavant, quand je vois la souffrance endurée par mes enfants, je n'ai pas envie de recommencer. Je vais maintenant m'occuper d'eux et chercher un travail.»
source Fedele Mendicino
Publié le 07 mars 2007
Tdg.ch
On dirait un de ces films américains qui passent en semaine en début d'après midi sur TF1.
