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une meilleure fiscalité pour les jeux en ligne

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(@edito)
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Début du sujet  

L’Arjel craint une recrudescence des sites illégaux si les autres continuent à perdre de l’argent.

Le gros lot n’est toujours pas en vue pour les sites de jeux d’argent en ligne. Ils avaient misé sur l’ouverture du marché en juin 2010 pour se lancer légalement en France. Las, au cours des neuf derniers mois, le nombre de joueurs actifs a baissé de plus de 20 %. Au troisième trimestre, ces derniers ont certes permis aux sites légaux de réaliser 177 millions d’euros de produit brut de jeux (l’équivalent du chiffre d’affaires), soit 31 % de plus qu’il y a un an.

Mais pour la quasi-totalité des 35 opérateurs (Betclic, Bwin, Winamax…) autorisés à vendre aux internautes français des paris sportifs ou hippiques et du poker, la rentabilité n’est toujours pas au rendez-vous. «À l’exception du PMU et de La Française des jeux, les sites agréés de jeux d’argent ne gagnent pas d’argent, reconnaît au Figaro Jean-François Vilotte, président de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel). Cela pose à terme un problème de concurrence, car ils ne sont pas capables de supporter durablement ces pertes.»

Faute de gagner de l’argent, les sites agréés ont déjà commencé à baisser le niveau de rémunération des joueurs. Du coup, ces derniers sont de plus en plus tentés de se tourner vers les sites illégaux, qui leur reversent une proportion plus importante des mises.

Dans ce contexte, la décision du gouvernement de maintenir inchangée la fiscalité inquiète l’Arjel. «Si la question du modèle fiscal n’est pas examinée attentivement, les joueurs risquent de déserter les sites légaux, prévient Jean-François Vilotte. Il est nécessaire de changer l’assiette fiscale, afin de donner des marges de manœuvre aux opérateurs. Le statu quo ne constitue en rien une garantie du maintien des recettes fiscales, car le modèle économique du marché est trop fragile.».

Les propriétaires de sites ne sont désormais plus les seuls à se plaindre. «L’Afjel espérait un ajustement de la fiscalité sur la moyenne européenne, qui est deux fois moins élevée qu’en France», déclare Céline Finon, porte-parole de cette association qui réunit France Pari, ZEturf, Iliad Gaming, Betclic, Betnet et Everest Poker, et par ailleurs directrice de la régulation chez Betclic Everest Group.

«Dans l’environnement actuel, personne ne pouvait croire sérieusement qu’il puisse y avoir une baisse de la taxation sur les jeux d’argent en ligne, s’étonne de son côté Bertrand Bélinguier, président de la Ffejel (qui représente les casinos Barrière, Joa, Tranchant, la FDJ et le PMU, dont il est l’ancien patron). Les opérateurs l’avaient anticipé.»

Au troisième trimestre, les sites agréés ont coupé leurs budgets pub de 58 % par rapport à l’an dernier. «On peut craindre qu’ils décident de redistribuer de moins en moins d’argent aux joueurs, ce qui les incite à aller sur des sites illégaux plus rémunérateurs», poursuit Céline Finon.

Aujourd’hui, dix pays européens ont régularisé le marché des jeux. «Si la fiscalité n’évolue pas, Betclic, acteur européen, a tout intérêt à réduire ses investissements en France pour miser sur d’autres pays», conclut Céline Finon.

Manque d’attractivité
En attendant, l’écart se creuse entre les différents types de jeux. Si les mises de paris sportifs accusent un nouveau recul de 23 % au troisième trimestre (réduit à 12 % si l’on retranche les 25 millions d’euros misés pour la Coupe du monde de foot), les paris hippiques signent leur meilleure performance depuis l’ouverture du marché, avec une envolée de 45 % des mises. Le poker enregistre une hausse de 9 % des mises et de 89 % pour les droits d’entrée de tournois.

«L’ouverture a permis d’éradiquer l’essentiel de la demande illégale, se félicite Jean-François Vilotte. Dans les paris hippiques et le poker, les sites illégaux sont résiduels. C’est un succès. En revanche, la situation est plus préoccupante pour les paris sportifs, où 15 % des mises sont encore captées par des sites étrangers.» Selon le patron de l’Arjel, l’offre légale manque d’attractivité, car elle n’a «pas assez d’images et de contenus».

source : www.lefigaro.fr /Visseyrias, Mathilde


   
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