Nouveau livre : les machines a sous jean Lemaitre
Jean Lemaitre, passioné depuis 35 ans par les machines à sous, propose son nouvel ouvrage sur les machines à sous ou de nombreux appareils sont rassemblés.
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La fascination provient peut-être du statut même de ces « machines à sous » à la réputation douteuse, au climat de suspicion qui les entourait et à l’interdiction dont elles furent frappées en France dès 1937.
L’enfer du jeu a pourtant produit quantité d’appareils de très belle qualité, reflétant tout à la fois l’esthétique du moment (l’Art nouveau et l’Art déco sont particulièrement bien représentés) et les préoccupations des différentes époques. Désuètes et attachantes – comme ces distributeurs de parfums dont on ne peut manquer en les voyant d’avoir une pensée émue pour toutes ces femmes qui se sont parfumées avant de partir à la conquête de l’élu de leur cœur –, certaines sont de véritables œuvres d’art.
Attention chef-d’œuvre !
On pense par exemple à la « Pluie d’or » de Joseph Soukhostavski et Antoine Verdier (France, 1914), une « superbe murale sculptée et marquetée possédant deux réserves », comme l’écrit Jean Lemaître dans un chapitre consacré aux « Cascades », une catégorie d’origine allemande ou anglaise dans ce vaste univers qui regroupe sous le terme générique de « machines à sous » une quantité impressionnante d’appareils.
Dans son introduction, l’auteur explique que « l’ensemble des appareils à monnayeurs est très vaste : des objets qui se contentent de donner un renseignement ou une autorisation contre une petite pièce (c’est le cas des balances, parcmètres…) jusqu’aux jackpots qui sont à proprement parler des machines à sous, c’est-à-dire avec lesquelles on peut récupérer plus d’argent que l’on en a investi initialement. Entre ces deux extrêmes, il y a une foule d’engins de toutes sortes qui, soit distribuent une marchandise, soit vous permettent de tester votre force ou votre adresse, soit encore vous renseignent sur votre avenir avec parfois pour les plus chanceux une récompense à la clé ».
Un certain patrimoine
Le tour d’horizon proposé par cet ouvrage de plus de 200 pages, richement illustré et commenté, s’apparente à un voyage dans un autre temps et sur d’autres continents aussi (les Etats-Unis et leurs jackpots dont le très beau « Rol a Top » de 1936 : « le plus recherché, le plus admiré, le plus réputé, en un mot le symbole même de tous les appareils à trois rouleaux »). De ce monde de rêves (parfois déçus…) et d’amusement ne subsistent que de rares machines. Les guerres mais aussi cette chasse aux sorcières ont eu pour conséquence la disparition de ces « symboles d’un monde d’exploiteurs prêts à tout pour s’approprier le bien d’autrui, sans remords ni scrupules ».
Ces engins, même ceux combinant ingéniosité et esthétique, ont été démolis à tour de bras. Cette disparition aurait pu être totale si une poignée de collectionneurs d’abord, puis de plus en plus nombreux aujourd’hui ne s’étaient mis en tête de les sauvegarder, de les restaurer et de leur donner une nouvelle vie. C’est qu’à bien y regarder, ces machines relèvent d’un savoir-faire qui fait tour à tour appel à l’ébénisterie, à l’horlogerie, à la sculpture, à la polychromie, au travail de la fonte (fonte d’aluminium moulée) et des métaux tandis que la plupart témoignent d’une richesse de création sans pareil.
Diversité des formes et des techniques, trouvailles à l’infini, imagination débordante, elles dispensent du rêve, de la musique, des odeurs, des friandises, boissons, cigares, allumettes, se prêtent aux tours de magie, au jeu ou au pari, à la loterie et distribuent monnaies sonnantes et trébuchantes ou jetons, précieux instruments de recherche pour les collectionneurs car ils permettent souvent d’identifier et de retrouver la paternité d’une machine.
Car des machines, il y en a de toutes les sortes, de toutes les formes et de toutes les combinaisons. Certaines sont rigolotes, d’autres sont bien plus inquiétantes comme ce « Sus à l’ennemi » (1914), un appareil censuré dont le mécanisme permet à un soldat français de toucher le cœur d’un soldat allemand au moyen d’une baïonnette… Moins polémique, la « Table Kipé », jeu de bistrot qui, outre les jeux de dés, d’animaux, de couleurs ou de drapeaux, sert principalement à déterminer qui va payer la tournée (1925) !
Bien d’autres découvertes sont à faire parmi ces automates (un très beau « Chat botté », Etats-Unis, 1898, dispense des horoscopes), « Zanzi-Bars », roulettes, tirs et autres jackpots de ce bel ouvrage insolite et passionnant.
Les machines à sous, 208 p. en quadri, relié avec jaquette, éditions Alternatives, Paris, 2008, 40 euros.
http://www.editionsalternatives.com/sit ... e=P&id=555
Mars 2009 source : Jean Lemaître