Trois Britanniques, as de la roulette, auraient empoché sur une année des gains de 3,66 millions d'euros au Grand casino de Monte-Carlo. La procureure de Monaco a requis mardi pour ces "tricheurs professionnels" entre 18 mois et 3 ans de prison ferme.
Trois Britanniques ont comparu devant le tribunal correctionnel de Monaco, pour escroquerie, commise au détriment du casino de la Société des Bains de mer, entre avril 2014 et juin 2015, moment de leur interpellation. Les tricheurs présumés glissaient dans leurs poches des jetons (sans valeur faciale) achetés à 10 euros, puis les remettaient en jeu au cours d'une autre partie, à 1.000 euros pièce.
Chaque table de roulette anglaise peut avoir sept joueurs qui choisissent chacun une couleur de jetons. Or, le personnel du casino ne contrôlait pas le nombre exact de jetons de chaque couleur après une partie, a pointé mardi Christian Ollier, chef du service de contrôle des jeux du gouvernement monégasque.
"Les tricheurs se sont engouffrés dans la faille", a-t-il souligné, évoquant "une négligence" de la Société des Bains de mer, premier employeur de la principauté de Monaco.
28 alias différents
Parmi les trois hommes de nationalité britannique, le plus âgé, Sajid Rashid, 49 ans, né au Pakistan, a été décrit comme "le cerveau de l'opération" par la procureure Alexia Brianti.
L'homme banni à vie des casinos de Londres, qui jonglait entre 28 alias différents, a déjà écopé de 14 mois de prison ferme pour des tricheries dans son pays.
Il opérait essentiellement avec Qamar Hussain, un jeune Britannique de 26 ans. Un troisième protagoniste Zahidul Haque Khan, 45 ans, né au Bangladesh, a joué un rôle plus tardif dans l'escroquerie présumée.
Une addiction au jeu
Les trois hommes se sont présentés comme "des accrocs" au jeu depuis leur jeunesse, réalisant certes des gains, mais aussi des pertes retentissantes. A Monaco, ces gros joueurs étaient nourris et logés gratuitement dans un hôtel proche du casino.
Il dorment depuis juin dans la minuscule prison de Monaco, d'une vingtaine de cellules, surplombant la mer.
Le jugement a été mis en délibéré au 21 décembre.
Source : www.francetvinfo.fr Catherine Lioult