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la déchéance d'un joueur de casino au canada

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la déchéance d'un joueur de casino au canada

Le 25 décembre 2001, soir de Noël, un client quitte la salle de jeu du Casino du Lac-Leamy, à Gatineau, et se dirige vers le stationnement. Lorsque la préposée lui tend la clé de sa voiture, il lui jette son coupon et sa carte privilège au visage. «J'ai perdu 50 000$, lui crache-t-il en anglais, et je vais me tuer.»

Cette anecdote, l'une des 168 dévoilées hier par Loto-Québec, ne se termine pas là. Douze jours plus tard, un agent de sécurité aborde le même homme, au même casino. Le joueur lui confirme avoir encore perdu «beaucoup d'argent» en essayant de refaire ses pertes.

«J'ai tenté à plusieurs reprises de (l') inviter à s'auto-exclure et je lui ai offert de contacter un (sic) personne ressource pour lui parler, conclut le rapport de l'agent. Ma tentative a échoué et il a quitté en voiture.»

Qu'est-il advenu de ce joueur compulsif? Loto-Québec n'en sait rien. Le dossier se termine sur cette note. Après avoir résisté pendant des années, Loto-Québec a finalement rendu publics les documents que réclamait le militant antijeu Bill Clennett. Le 6 décembre dernier, la Cour d'appel du Québec avait tranché en faveur du militant, obligeant la société d'État à publier les rapports sur les tentatives de suicide reliées aux casinos. M. Clennett menait cette bataille devant les tribunaux depuis 2002.

La face sombre du jeu
La lecture de ces dizaines de documents a de quoi glacer le sang. Familles brisées, congédiements, violences, crises cardiaques, le jeu pathologique se dévoile dans ses plus sombres facettes.

Loto-Québec a recensé deux suicides liés à ses établissements, et six tentatives de suicide. Huit autres personnes ont exprimé le désir de se suicider après avoir perdu.

En 1999, les policiers ont découvert une carte privilège du Casino de Lac-Leamy sur un cadavre repêché dans le canal Rideau, à Ottawa. La victime avait perdu son emploi deux jours avant de se suicider, son employeur le soupçonnant de le voler. Le rapport du service de sécurité note que «selon les renseignements recueillis, (la victime) avait beaucoup de problèmes financiers; ses paiements de loyer étaient en retard. Apparemment, la propriétaire du logement a tenté de lui venir en aide parce qu'il était très dépressif ces derniers temps». Dans les deux années précédant sa mort, la victime avait perdu 16 858$ au Casino.

Un autre homme s'est tiré une balle dans la tête, en 2001, dans le stationnement du Casino de Montréal. La veille, il avait perdu 4500$. En novembre 2002, un autre joueur menaçait de se jeter en bas du pont de la Concorde, ayant perdu le peu d'argent qu'il avait sur lui au Casino.

Entre le 26 avril 1999 et le 24 juillet 2002, les ambulanciers ont été appelés 152 fois au Casino du Lac-Leamy. Loto-Québec n'a publié aucun recensement semblable pour les établissements de Montréal et de Charlevoix.

Pointe de l'iceberg

Mais les intervenants auprès de joueurs compulsifs sont convaincus que la réalité est encore plus sombre que ne le laissent entendre les documents de la société d'État. Le Bureau du coroner du Québec estime en effet que le jeu pathologique a été à l'origine de 175 suicides entre 2000 et 2005. Et la vaste majorité des incidents dévoilés hier sont survenus entre 1999 et 2003.

«Je ne vois pas pourquoi il y aurait moins de problèmes maintenant, dénonce Pierre Desjardins, porte-parole de l'organisme Éthique pour la modération du jeu (Emjeu). On est rendus avec des tables de poker automatisées. C'est sûr que l'engouement pour le jeu ne diminuera pas, il va augmenter. Donc, forcément, on va se retrouver avec de plus en plus de personnes désespérées, ou au bord de la crise.» Le militant Bill Clennett a réservé ses commentaires pour aujourd'hui.

«Seize événements sur une période de huit ans, ça fait deux par année, a expliqué le porte-parole de Loto-Québec, Jean-Pierre Roy, en entrevue à Radio-Canada. Et deux par année, avec 6 millions de visites à Montréal, 3 millions au Lac-Leamy, ça fait deux incidents du genre sur 9 millions de visites. Alors je pense qu'il faut relativiser, sans minimiser ces situations.»

source cyberpresse.ca


   
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