Les casinos de Macao, victimes collatérales de la campagne anti-corruption de Pékin
Macao, capitale mondiale des casinos, a vu les revenus du jeu décliner en 2014 pour la première fois depuis 10 ans, une baisse qui doit beaucoup à la campagne anti-corruption lancée l'an dernier par Pékin, révèlent des chiffres publiés vendredi.
Les revenus du jeu ont baissé en 2014 de 2,6% par rapport à 2013, à 351,52 milliards de patacas (35,4 milliards d'euros). C'est la première fois depuis que la comptabilité annuelle du jeu a été établie en 2002 que les casinos de Macao, qui sont devant Las Vegas en termes de chiffre d'affaires grâce aux Chinois fortunés du continent, sont en recul.
Le mois de décembre a été particulièrement maussade, dégringolant de 30,5% sur un an, à 23,285 patacas, en baisse pour le septième mois consécutif. Il s'agit de la plus forte baisse mensuelle depuis la publication des premières statistiques mensuelles en 2005.
Les casinos de Macao avaient enregistré l'an dernier un chiffre d'affaires record de 360,75 milliards de patacas mais le taux de croissance (+18,6%) était en très nette baisse par rapport à 2011 (+44%).
L'ancienne possession portugaise revenue à la Chine en 1999 a dépassé Las Vegas pour devenir le numéro un mondial des jeux d'argent après son ouverture aux groupes étrangers en 2002.
Macao voit affluer chaque année des millions de touristes chinois dans ses immenses casinos. Six compagnies possèdent une licence pour opérer sur le territoire, le seul en Chine à autoriser les jeux d'argent.
Mais le grand coup de balai donné par le président chinois Xi Jinping pour moraliser la nomenklatura et contenir la grogne sociale face à la corruption et au gaspillage de l'argent public pèse sur la fréquentation des établissements de jeu par les "VIP".
Phoebe Tse, analyste chez Barclays, la campagne anti-corruption est même le principal facteur d'explication. "Cela a eu un impact considérable sur la propension au jeu des VIP", a-t-elle dit à l'AFP.
Le président chinois Xi Jinging a promis d'être impitoyable aussi bien contre les dignitaires communistes de haut rang, les "tigres", que contre les "mouches", les bureaucrates de rang inférieur.
L'essoufflement de l'économie chinoise explique également le recul des casinos de Macao et le président chinois, en visite dans le territoire le mois dernier, a jugé que celui-ci devait diversifier son économie.
Source lesechos.fr