Les opérateurs de jeux sociaux et d'adresse travaillant sur le marché français eux-mêmes se préparent à une proposition de modification de la loi qui pourrait les voir interdits en première instance et à une date future soumis à une réglementation, très probablement par l'ARJEL, l'autorité des jeux en ligne en France.
La nouvelle règlementation vise à interdire tout jeu d'adresse ou de hasard qui nécessite une opération financière afin de jouer et offre des ‘espoirs de gain’.
Les nouvelles mesures s'inscrivent dans le cadre des discussions sur la réforme du droit de la consommation française et ont l’intention de modifier la loi sur les loteries et jeux de hasard ou d'adresse, où les parieurs peuvent participer à des loteries ou tirages au sort pour une petite contribution financière et jouer pour gagner une maison ou une voiture. Ils peuvent demander à être remboursés, mais ils le font rarement. Les autorités décrivent ces produits comme ‘des jeux faussement gratuits’.
Si elle est adoptée, la nouvelle loi signifierait que tout jeu exigeant que les joueurs déposent des fonds et qui offre quelque espoir d'un gain, financier ou autre, serait interdit en France. Les nouvelles mesures pourraient éventuellement empêcher les sociétés de jeux sociaux fonctionnant sur Facebook et les développeurs d’applications offrant des produits freemium d'accepter les clients français et aurait pour effet de tuer leurs modèles d'affaires.
La formulation de l'amendement est également problématique, car elle se réfère à des jeux qui offrent des ‘espoirs de gain’, que ce soit financier ou non. Une telle formulation amène les jeux sociaux sous un nouveau cadre réglementaire.
Un autre amendement en référence à des jeux d'adresse serait ajouté, précisant que: « Cette interdiction couvre les jeux dont le fonctionnement repose sur le savoir-faire du joueur [sur les compétences du joueur]. La contribution financière existe dans toutes les situations où l'organisateur exige une contribution financière des joueurs avant d'accéder au jeu, même si un remboursement a posteriori est rendue possible par les règles du jeu ».
Les modifications apportées aux amendements doivent être mises en avant le jeudi de cette semaine et sont prévues pour discussion le 22 juillet au Sénat français et renvoyées à l'Assemblée avec les remarques et les modifications proposées. L'Assemblée débattra ensuite du texte révisé au début de septembre, après la pause estivale.
La législation potentielle présente également des menaces au niveau européen pour les sociétés de jeux sociaux. Les Etats membres de l'UE se demandent sur le fait de réglementer les jeux sociaux avec une régularité croissante. Puisse la France, un peu par inadvertance, réglementer le secteur, d'autres pays de l'UE pourraient décider de suivre un cours d'action similaire.